mardi 19 mai 2009

La collection littéraire





C'est un texte d'Armando Uribe datant d'il y a une dizaine d'années (1998). Il a été adapté pour le théâtre par la comédienne et metteur en scène Paulina Enriquez avec la participation de José Luis Roig, Michæl Gonnet et Stéphane Aubin.

Voici ce que l'éditeur explique dans l'avant-popos:


Les Sorcières en uniforme a été écrit par Armando Uribe en 1998, comme une sorte de réaction horrifiée à la publication des enregistrements originaux effectués par un radio-amateur (peut-être pas si amateur que ça) lors du coup d’état perpétré par les militaires chiliens contre le gouvernement de Salvador Allende, le 11 septembre 1973. Interferencia secreta, le livre de Patricia Verdugo, avec la transcription complète des échanges radio et accompagné du disque des enregistrements, est désormais introuvable.

La société chilienne s’est empressée d’en parler le moins possible, puis de l’oublier. 

On y reconnaît nettement la voix de Pinochet suggérant qu’on se débarasse du président de la République en le jetant vivant d’un avion en plein vol.

Ce texte ne fut donc jamais une pièce de théâtre, mais un monologue qui ramène l’auteur à des travaux littéraires anciens (la traduction en vers, année 1960 ou 61 du Macbeth de Shakespeare) et à des lectures de même sombre tonalité auxquelles le narrateur se raccroche (Blake, Dante, Webster). 

Dans De memoria. By heart. Par cœur  (2006), Armando Uribe raconte qu’il a écrit ce « poème le plus long de sa vie » « en un jour et demi, dans un accès de passion, de colère et d’énergie, sans contrôler exactement comment le texe se déroulait [...] », en ayant à l’esprit le parallèle entre « les conversations des militaires et les propos tenus par les sorcières autour du chaudron dans lequel étaient accommodés les grands malheurs de l’Écosse : la mort du souverain légitime, l’usurpation par Macbeth de la couronne, les crimes et les assassinats. »

L’idée de présenter Les sorcières en uniforme au théâtre revient à Magdalena et Rafael Monreal, comme l’idée de le proposer à Paulina Enriquez. 

Le texte que le lecteur va découvrir est donc celui de l’adaptation et de la mise en scène de Paulina Enriquez. Si elle intervient le texte d’Armando Uribe par des didascalies, des répétitions, des ajouts ou des raccourcis, c’est au profit d’une structuration simple et très claire. Paulina Enriquez avait, comme le traducteur, carte blanche.

Son travail n’aurait pas abouti sans le concours intelligent de Philippe Ferran et des trois comédiens qui ont créé la pièce avec elle.

Les extraits de Hamlet dans la deuxième partie sont donnés dans la traduction de M. Mæterlinck. La traduction de Dante est celle de J. Risset. Les traductions libres de Blake et de Webster sont de A.U.E.